Les armes continuent de crépiter au Soudan et la situation est de plus en plus confuse.
Difficile de savoir qui contrôle l’aéroport, la télévision ou encore le port pendant ce temps les tirs et explosions ne se comptent plus dans la capitale ce lundi et dans ses environs. Pris sous les feux croisés des belligérants, les habitants de la capitale sont terrés chez eux.
Interrogé, un habitant de Khartoum explique : je dormais et soudain, j’ai entendu de grand bruits comme celui des balles, des fusées. Je ne savais pas ce que c’était. Je ne peux pas quitter la maison. C’est très dangereux dehors.
Depuis samedi, les éléments de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan tentent de déloger de Khartoum et de ses alentours la force paramilitaire du général Mohamed Hamdane Daglo. Les violents combats qui opposent les deux groupes ont déjà fait une centaine de morts parmi les civils et des dizaines probablement au sein de leur rang. Mais les deux ex-alliés n’ont pas communiqué et semblent déterminer à poursuivre les hostilités.
« Vous avez deux forces fortement armées qui veulent s’emparer du pouvoir. Elles ont toutes deux affirmé du bout des lèvres qu’elles répondraient à la révolution soudanaise en transférant le pouvoir aux civils. Mais cela s’est toujours avéré difficile à réaliser. Je pense donc que les combats vont se poursuivre jusqu’à ce que les deux parties se rendent compte qu’elles ne peuvent pas gagner militairement explique William Patey, ancien ambassadeur du Royaume-Uni au Soudan.
La communauté internationale multiplie les appels au cessez-le-feu : dimanche, la Ligue arabe et l’union africaine se sont réunies en urgence pour demander la cessation des hostilités et le retour à une solution politique. Anthony Blinken, secrétaire d’Etat américain a réitéré un appel au calme.
.. Nous sommes également en contact étroit avec nos partenaires du monde arabe, d’Afrique et des organisations internationales. Les combats, les violences qui se déroulent au Soudan suscitent une profonde inquiétude commune. La menace qu’elle représente pour les civils, pour le Soudan et peut-être même pour la région. Nous partageons également un point de vue très fort sur la nécessité pour les généraux Burhan et Hemeti d’assurer la protection des civils et des non-combattants, ainsi que des personnes originaires de pays tiers.
L’IGAD, autorité intergouvernementale, a tenu une réunion d’urgence dimanche au cours de laquelle elle envisage de dépêcher sur place le président Salva Kiir du Soudan du Sud, William Ruto du Kenya et Ismail Omar Guelleh de Djibouti. Ils devront réconcilier les parties en conflit et restaurer la stabilité du Soudan.