Une mystérieuse maladie qui a tué cinq personnes en Tanzanie a été identifiée comme provenant du virus de Marburg, un cousin d’Ebola qui provoque lui aussi une fièvre hémorragique, a annoncé mardi le ministère de la Santé.
« Les résultats de notre laboratoire de santé publique ont confirmé que la maladie était provoquée par le virus de Marburg », a déclaré la ministre de la Santé Ummy Mwalimu, appelant la population au calme « car le gouvernement a réussi à contenir la propagation de la maladie ».
Trois patients sont hospitalisés et 161 contacts sont suivis par les autorités, a-t-elle ajouté.« Il n’y a pas de raison de paniquer ou d’interrompre les activités économiques (…) Nous avons tout ce qu’il faut pour contrôler cette maladie contagieuse », a-t-elle dit.
Le pays d’Afrique de l’Est avait envoyé la semaine dernière une équipe médicale d’urgence dans la région de Kagera (nord-ouest), frontalière de l’Ouganda, pour enquêter sur la maladie.
Le virus de Marburg est un pathogène très dangereux qui cause une forte fièvre souvent accompagnée d’hémorragies touchant plusieurs organes et réduisant la capacité du corps à fonctionner correctement.
Il fait partie de la famille des filovirus, à laquelle appartient également le virus Ebola, qui a déjà causé plusieurs épidémies meurtrières en Afrique.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué la réaction rapide à l’épidémie, ajoutant qu’elle était prête s’il fallait s’assurer qu’« il n’y a pas de trous dans la réponse » sanitaire.
« J’appelle les responsables communautaires à unir leurs efforts avec le gouvernement pour s’assurer que les contacts (des malades) sont identifiés et que ceux qui ont besoin de soins les reçoivent en temps voulu », a déclaré Zabulon Yoti, un représentant de l’OMS.
L’Ouganda voisin, qui a connu sa dernière épidémie en 2017, a indiqué être en « état d’alerte ». L’hôte naturel du virus de Marburg est une chauve-souris africaine frugivore, qui en est porteuse mais n’en tombe pas malade.
Le virus tient son nom de la ville allemande de Marburg, où il a pour la première fois été identifié en 1967, dans un laboratoire où des employés avaient été en contact avec des singes verts infectés importés d’Ouganda.
Les animaux peuvent le transmettre à des primates vivant près d’eux, dont des humains. La transmission intra-humaine se fait ensuite par contact sanguin ou avec d’autres fluides corporels.
Le taux de létalité de cas confirmés variait de 24 à 88% (avec une moyenne un peu inférieure à 50%) dans les précédentes épidémies, selon la souche du virus et le traitement des patients, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Il n’existe pour le moment aucun vaccin ni traitement antiviral, mais des traitements expérimentaux, dont des dérivés sanguins, des immunothérapies et des thérapies médicamenteuses, sont en cours d’évaluation, a indiqué l’OMS.
Onze personnes ont également péri de la maladie à virus Marburg en Guinée équatoriale dans une épidémie signalée pour la première fois le 7 janvier. D’autres épidémies ou cas isolés ont été signalé dans le passé en Afrique du Sud, en Angola, au Kenya et en République démocratique du Congo.