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L’Assemblée tunisienne issue des dernières législatives a siégé pour la première fois ce lundi 13 mars. Nouveaux élus, nouvelles règles constitutionnelles, nouveaux pouvoirs… et beaucoup d’approximations.

La palais du Bardo, siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).© Nicolas Fauque

Après près de vingt mois de suspension, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) reprend du service dans une mouture inédite élaborée à l’aune d’une refonte totale du système politique opérée par le président de la République, Kaïs Saïed. La séance inaugurale de cette nouvelle législature, qui s’est tenue ce lundi 13 mars, est supposée être un temps fort – ou du moins faire date. La journée, pourtant, s’est déroulée sans apparat, ni émotion, ni solennité. La plénière a même semblé approximative, voire erratique.

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Cette réunion de la nouvelle Assemblée était pourtant très attendue. Elle met fin à la période des mesures exceptionnelles entrées en vigueur le 25 juillet 2021. Néanmoins, la situation a évolué. L’ARP ne représente plus un pouvoir – législatif en l’occurrence – mais une fonction. La Constitution adoptée en août 2022 a en effet consacré un régime présidentiel fort au détriment de l’équilibre des pouvoirs. Une évolution qui est aussi la conséquence de la déliquescence de l’ancienne Assemblée, dont les Tunisiens ne veulent plus. Autre difficulté pour les nouveaux députés : les élections dont ils sont issus n’ont attiré que 11,4 % de votants. La nouvelle ARP devra donc convaincre par son travail et sa pertinence.

Voici les premiers enseignements de la journée inaugurale.

Composition du Parlement Sur 161 sièges, seuls 154 sont pourvus, dont 25 par des femmes. Ceux encore vacants correspondent à des circonscriptions où aucun candidat ne s’est présenté. Issus d’un scrutin uninominal, les nouveaux élus sont théoriquement tous « indépendants ».

Mais selon l’enquête du média Al-Qatiba, 75 des 154 élus étaient politiquement actifs avant ce mandat, 31 sont des indépendants ayant eu une activité à l’échelle locale ou une fonction de responsable de collectivités, 7 sont syndicalistes et 38 sans étiquettes. 42 des 75 députés anciennement encartés viennent de la mouvance de Nidaa Tounes ou de partis proches qui n’existent plus mais avaient une filiation avec le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti unique de l’ère Ben Ali. Le reste correspond à des formations qui soutiennent le président, dont le Mouvement du 25-Juillet avec 7 sièges, Intissar el-Chaab avec 6 à 8 sièges et El-Chaab avec 9 à 11 sièges.