Pour l’un des porte-paroles des Forces pour la liberté et le changement, rencontré jeudi par RFI, le général Abdel Fatah al-Burhane cherche à « faire bonne figure devant les médiateurs internationaux », mais jette « de la poudre aux yeux ». Les opposants au putsch estiment que si ces quatre libérations se confirment, elles sont loin d’être suffisantes, alors la plupart des représentants civils du gouvernement dissous par les militaires sont toujours sous les verrous. Certains font face à des poursuites pénales, affirme un diplomate soudanais.
Jeudi soir, plusieurs sources concordantes confirmaient de nouvelles arrestations à Khartoum, notamment celle de l’avocat Taha Osman, membre du comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir, ainsi que celles de deux membres du parti du Congrès soudanais : Sherif Mohammad Othman et Hamza Farouk.
Depuis le coup d’État du 25 octobre, les arrestations se multiplient à travers le pays : politiciens, militants, avocats, notamment au Darfour. Mais la coupure des télécommunications complique le décompte.
Après un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le général Burhan a également discuté avec Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Comme Antonio Guterres, le chef de la diplomatie des États-Unis a exhorté le général « à libérer immédiatement toutes les personnalités politiques détenues depuis le 25 octobre ». Il l’a également appelé « à retourner à un dialogue ramenant le Premier ministre Hamdok dans ses fonctions ». Antony Blinken a aussi pu s’entretenir avec Abdallah Hamdok.
En attendant, d’intenses négociations se poursuivent à Khartoum pour la formation prochaine d’un gouvernement. Les spéculations vont bon train, mais pour le moment, aucun accord n’a encore été trouvé entre civils et militaires. Et dans les rues, les comités de résistance annoncent une nouvelle journée de mobilisation prévue dimanche 7 novembre.